AGENDA

 

Mar. 14 Mai : Sortie dans le Pays Haut

Sam. 25 Mai : Conférence Pierre BRASME

Mer. 12 Juin : Sortie à Joinville

Sam. 22 juin : Conférence Etienne AUGRIS

Lun. 24 juin : Sortie à  Lunéville

Mer. 03 Juillet : Visite d'Haganis

Sam. 28 sept : Conférence Patrick SERRE

Sam. 26 oct : Conférence Antoine CAPUTO

Sam. 30 nov : Conférence Alain GATTI

 
 
 

 

 

Coordonnées

Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains
38-48 Rue Saint Bernard

57000 METZ

Courriel : contact@rvmpl.fr

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Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains
Renaissance du Vieux Metz et desPays Lorrains

Titre

 

Compte-rendu de la Visite du Pays Haut 14 mai 2024

 

La matinée fut consacrée à la découverte de l’unité d’habitation de Val de Briey, appelée aussi Cité Radieuse (110 m de long, 19 m de large), construite entre 1959 et 1960 selon les plans de Le Corbusier, fortement inspirée de l’exemple marseillais.  Véronique, notre guide, de l’association « La Première rue » focalisa notre attention, dans un style très personnel, sur les innovations apportées par le maître-architecte dans la conception d’un très grand bâtiment d’habitation. Nous fûmes abondamment sollicités à reconnaître sur les clichés projetés les singularités architecturales de la construction : un édifice sur pilotis, pour garantir  l’intimité des appartements du premier niveau et permettre les rencontres entre habitants ; une façade toute en couleurs différentes et conçue sur des niveaux d’habitation eux aussi variés, pour gommer tout effet de monotonie. De grandes baies vitrées en guise de fenêtre pour faire entrer lumière et chaleur…

 

S’inscrivant dans une action volontariste de la (petite) commune de Briey (3 000 hab. à l’époque) pour attirer une population davantage encline à s’installer dans les villes environnantes, la construction fut confiée à l’Office départemental HLM (les 339 appartements d’origine étaient loués). Le départ prématuré des habitants (fermeture de la base de l’OTAN à Etain, fermeture des mines, coût élevé de l’entretien du bâtiment …) entraîna une dégradation rapide de la structure, menacée de destruction dans les années 1980. Le bâtiment fut même muré. De nos jours, l’ensemble est réhabilité, les appartements sont privatisés ; ils ont été restructurés pour certains : à l’origine ils s’étendaient sur une surface unique de 75m2 ; aujourd’hui, les surfaces sont variables et peuvent aller jusqu’à 150 m2. Certains appartements du 1er niveau sont classés.

 

Nous visitâmes ensuite le bureau de l’association et un appartement vide au 1er étage ainsi qu’un appartement témoin (meublé) au 6e étage. Nous nous rendîmes mieux compte des innovations que Le Corbusier apporta aux logements à cette époque. Ce qui frappe est l’attention portée au moindre détail : cuisine fonctionnelle, escalier en bois, séparation des chambres d’enfants par panneaux glissants agrémentés d’ardoises…… les couloirs des étages, appelés Rues, sont larges (3 m) et les plafonds bas (2.25 m). Les portes, de couleurs différentes les unes des autres, pour rompre tout effet de monotonie, sont éclairées  par des lampes ou des néons.

Les appartements sont conçus selon le principe du modulor (contraction de « module » et de « nombre d’or ») afin de procurer à l’habitant un sentiment de bien-être et de confort. Les appartements sont disposés perpendiculairement au couloir central et s’ouvrent par de grandes baies vitrées sur chacune des deux façades. Pour résoudre la question de la présence du large couloir, propre à chaque étage, Le Corbusier  a conçu chaque appartement sur deux niveaux ; de part et d’autre du couloir, deux séries de pièces identiques (cuisine, salon) puis un escalier, donnant accès, pour l’un, à l’étage supérieur comportant les autres pièces (chambres, salle de bain), pour l’autre, à un étage inférieur aux mêmes fonctionnalités. Les appartements s’emboîtent les uns dans les autres et sont rigoureusement identiques.

Le repas pris dans le restaurant du golf de Longwy fut apprécié. L’après-midi s’annonçait chargée : le musée des Emaux et de la Faïencerie (Longwy) et les vitraux Majorelle dans l’ancien siège des Aciéries de Longwy à  Longlaville. L’étroitesse de chaque lieu obligea à scinder le groupe en deux et à  effectuer des rotations entre les deux sites.  Les difficultés de circulation dans les rues longoviciennes n’arrangèrent pas les choses !

 

Marion fut notre guide au musée. Elle nous présenta le site (une ancienne boulangerie militaire) et les collections, regroupant quelques unes des plus prestigieuses créations des manufactures de la ville : les faïences, produites à partir de 1798, et les émaux apparus au début des années 1870. Avec force détail, elle nous expliqua les différents procédés de fabrication qui permettaient d’obtenir des résultats extraordinaires. La pièce consacrée aux faïences nous permit d’admirer les services utilitaires qui firent la renommée de la manufacture ainsi que des œuvres décoratives des XIXe et XXe siècles (sculptures, majoliques, barbotines). Pour les émaux, Marion nous fit apprécier la richesse et la complexité de ce savoir-faire unique au monde, lié aux principaux courants artistiques des années 1870 à nos jours.

Gilles Warnimont, quant à lui, nous replongea dans l’univers de la sidérurgie longovicienne avec un  large exposé préliminaire sur l’installation, le développement puis la crise de la sidérurgie dans la région (fermeture des aciéries de Longwy en 1978). Nous nous dirigeâmes ensuite à l’intérieur de ce qui fut le siège (Grands bureaux) de la société des Aciéries de Longwy. Le bâtiment fut inauguré en 1928 et fut conçu par l’architecte Pierre Bourgeois dans le style Art Déco. Les propriétaires commandèrent à  Louis Majorelle une série de verrières devant être installées dans l’escalier monumental des Grands bureaux. Il s’attela à la tâche dès 1925 mais décéda l’année suivante ; ce sont ses ateliers qui réalisèrent l’ensemble d’après les cartons du maître ébéniste, dans le style Art déco, alors en vogue à l’époque.

 

Il s’agit de 27 verrières retraçant les paysages industriels et chacune des étapes de la production du minerai à la fonte puis de l’affinage en acier à  sa transformation dans les laminoirs. Cette œuvre met l’accent sur des lignes fortes, avec des figures géométriques, en zigzag, voire en chevron et des motifs stylisés. Le thème général est celui de l’Homme du fer au travail, le montrant torse nu, face aux éclats de fonte ou d’acier en fusion, pour mieux l’héroïser (ce choix de représentation a certainement permis, selon notre guide, la conserver des vitraux malgré le saccage des bureaux par les mineurs à la fermeture des usines).

 

La disposition des vitraux ne doit rien au hasard. Au niveau du premier palier (à l’entresol) : l’usine des Aciéries de Longwy, avec en arrière les hauts-fourneaux ; au second palier : l’aciérie en fonctionnement avec le convertisseur et les laminoirs ; au troisième palier : le haut-fourneau et la fonte liquide de la coulée de métal ; au dernier palier : les fumées d’usines dans un style abstrait et répétitif. Ces « Vitraux Majorelle » sont classés aux Monuments Historiques.

 

Les retards accumulés l’après-midi rendirent impossible la visite de la nécropole de Thil, d’autant plus que son accès direct en bus était impossible en raison de la présence d’un tunnel surbaissé. Rendez-vous sera pris ultérieurement pour y organiser une visite !

 

Gérard Colotte