Samedi 18 janvier 2020 : Le bornage des frontières en Alsace-Moselle après la défaite de 1870 : fiction et réalité par Kevin GOEURIOT, professeur
d’histoire.
Encore une conférence qui a totalement rempli la salle : hasard de la date, renommée du conférencier… ? Quelle est la part de RVMPL ?
Le lieutenant-colonel Laussedat : un homme dont l’action fut presque totalement ignorée
" Originaire de Moulins, dans le Bourbonnais, Aimé Laussedat s'est illustré en tant qu'étudiant, puis professeur, à l'école Polytechnique. passionné par les nouvelles technologies, il développe la
photogrammétrie, tout en cartographiant les Pyrénées, avec son ami Edouard-Gaston Deville. En 1870, au moment où éclate la guerre franco-prussienne, Laussedat est rappelé à la défense des forts de
Paris, avant d'être envoyé à Bruxelles, puis à Francfort, où on fait appel à ses compétences de topographe. Il sera finalement chargé, avec son collègue Doutrelaine, de présider la comission de
délimitation de la nouvelle frontière franco-allemande, cette limite qui arrache à la France les provinces d'Alsace et de Lorraine.
Du 1er juillet 1871 à la fin du mois de septembre de la même année, sur le terrain, Laussedat pose donc les jalons de la nouvelle frontière. Des piquets, qui finiront par être remplacés par 4056
bornes de grés ou de granit et qui constituent, aujourd'hui encore, un patrimoine remarquable, fragile mais méconnu.
Devenu, après cette douloureuse mission, directeur du Conservatoire National des Arts et Métiers, Laussedat poursuit une brillante carrière scientifique et laisse de nombreux
écrits et plaidoyers en faveur de l'instruction des élites militaires. Son nom reste toutefois largement oublié, notamment en Lorraine où il a pourtant œuvré à maintenir, dans le giron français,
plusieurs localités comme Crusnes ou les quelques communes situées au pied du Donon.