Ce cri d’alarme s’inscrit dans un mouvement général de péril et de mise en cause des édifices religieux qui constituent une part essentielle du patrimoine historique et culturel français. S’appuyant sur des études publiques, notamment celle - récente - du Sénat, il souligne l’insuffisante organisation des moyens, face à l’indifférence croissante que connaissent ces « marqueurs » et signes tangibles des structures spirituelles et civilisationnelles du pays.
Saluant les engagements pris l’an dernier par François Grosdidier en faveur de la préservation de la Chapelle de l’Hôpital Sainte-Blandine, RVMPL alerte aujourd’hui sur
ce nouveau cas messin - déjà mentionné par le Républicain Lorrain et par l’Association de Sauvegarde du temple de Metz Queuleu – par lequel la mise en vente du bâtiment, puis sa démolition,
serviraient un projet immobilier.
Or, développe l’article de RVMPL, cet édifice, important et de grande qualité par ses caractéristiques constructives et architecturales, est un témoin - non moins
important - de l’histoire de nos « territoires de l’Entre-Deux » - et particulièrement de Metz, formés à une double culture, avec « l’Annexion en héritage » (1).
Cet aspect des choses suffit à rendre indissociable le sort du temple de celui du « Quartier impérial » dans nos engagements à le mettre en valeur. Il est renforcé par
les enseignements tangibles, essentiels - que nous offre l’édifice dans sa composition, son bâti, sa disposition intérieure et ses éléments décoratifs au regard de l’histoire de l’art et de la
spiritualité protestante (2).
Comment admettre un attentat programmé à ce site qui contribue tant à l’harmonie du paysage messin et nous parle, pour autant que nous le souhaitions, d’une part
heureuse de ce que nous sommes et pouvons demeurer, si nous le voulons ?
René Klein
(1) Référence est faite ici à l’ouvrage collectif de l’Académie Nationale de Metz, édité à l’occasion de la célébration du Traité
de l’Elysée du 22 janvier 1963 avec la précision selon laquelle cet ouvrage est aussi une contribution à la demande de classement du centre historique de Metz et de son extension moderne allemande au
patrimoine mondial de l’humanité
Sous le titre « Menaces sur le patrimoine religieux messin », à paraître dans le prochain Bulletin de l’Association Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains, s’exprime l’émotion que suscite le
risque de destruction du Temple Protestant de Metz-Queuleu
(2) Il s’agit bien d’une possibilité physique, réelle, d’interprétation et d’illustration : celle que présente remarquablement Christiane Pignon-Feller dans deux ouvrages: "Moselle XVIIè- XXè siècle – Architecture protestante" (Editions Serpenoise) et "Les protestantismes en Lorraine – XVIe-XXIe siècle " ( sous la direction de Laurent Jalabert et Julien Léonard), article de Christiane Pignon-Feller "Style, plan et aménagement des temples-églises en Lorraine annexée".