formée, au début de l’été dernier, des menaces que faisait peser le projet de réaménagement de l’ancien hôpital Sainte Blandine sur l’intégrité de sa chapelle, RENAISSANCE DU VIEUX METZ ET DES PAYS LORRAINS a composé, à l’attention de l’autorité municipale, un dossier mettant en exergue les incohérences d’une telle perspective avec l’intérêt public de la Ville et - tout autant - avec l’ensemble des choix inspirant la reconfiguration du quadrilatère.
Tel est le sens de la décision prise par François GROSDIDIER, Maire de Metz qui, citant l’intervention de RVMPL lors de la réunion du Conseil Municipal du 23 septembre dernier - en partie consacrée aux "amendements" apportés à la convention concernant le réaménagement du site - a entendu se prononcer tout spécialement sur l’avenir de la chapelle.
Ses déclarations ont fait valoir, en substance, que :
bien que vendue à un propriétaire privé, la chapelle présente un intérêt qui devrait proscrire toute atteinte à son architecture extérieure et intérieure ;
l'utilisation qui sera faite de la chapelle peut l'être par une personne privée, sans que l'on recoure, par réflexe, aux institutions publiques. La remarque n’est pas contestable puisque des institutions ou personnes privées peuvent assurer des fonctions qui ressortissent le plus souvent aux activités publiques (dans de nombreux domaines: culturel, hospitalier etc...) et, en dehors même de la sphère du service public, l’activité privée peut se voir imposer le respect des valeurs patrimoniales ;
son choix est guidé par les souhaits de la Ville de requalifier et valoriser les quartiers qui entourent Ste Blandine dans un continuum historique et patrimonial (Saint-Nicolas, Coislin, Pl des Charrons, Place St Louis etc ..) (1) ;
de la même manière, le projet d’ensemble a le mérite de permettre une fluidité de parcours piétonnier, aéré et végétalisé, de Coislin à l'avenue JeanXXIII (2).
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La démarche de RVMPL, conduite dans un processus d’information réciproque avec l’Académie Nationale de Metz, mais aussi grâce aux informations données par l’aménageur, insistait sur :
l’urgence d’obtenir un avis de la Ville qui fût défavorable au démantèlement - même partiel - de la chapelle. En effet, l’enjeu ne se limite pas à la préservation du mur crénelé longeant la rue de la Gendarmerie (ce qu’envisageait le projet), mais de l’ensemble du bâti, à l’intérieur de l’îlot Ste Blandine ;
l’inscription de cette perspective dans la documentation liant la Ville à l’aménageur (programme d’aménagement, permis de construire), cet objectif pouvant s’appuyer sur :
la valeur de l’immeuble au regard de l’histoire de la Ville et de son patrimoine (histoire des institutions sociales et/ou médicales, qu’elles soient civiles ou religieuses ; témoignage au regard de l’histoire de l’art; mémoire récente et particulière aux département d’Alsace et de Moselle de la Première Annexion) ;
les considérations de mise en valeur urbanistique que font apparaître les ensembles périphériques à l’Îlot Ste Blandine (Place St Louis, Quartier Outre-Seille, Îlot St Nicolas, St Martin…) ;
l’exception que constitue la Chapelle dans sa non-intégration au secteur sauvegardé ;
un accord immédiat entre la Ville et l’aménageur sur la non-mise en péril de la chapelle, une éventuelle mesure de protection ultérieure pouvant avoir des répercussions sur la suite d’un chantier déjà engagé.
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Le site et les projets de reconfiguration
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Dans un temps où le colloque, organisé par RVMPL en décembre dernier, a rappelé les « luttes » menées par Renaissance du Vieux Metz contre les destructions conduites dans l’après-guerre par la municipalité, l’association souhaite pouvoir conduire ses démarches en articulation avec les autorités compétentes et, au premier chef, la Ville.
Se réjouissant des orientations prises par celle-ci, RVMPL « suivra » ce dossier, comme d’autres à venir, avec l’exigence qu’appelle sa vocation.
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(1) C'est bien ce raisonnement que développe le dossier de RVMPL
(2) Idem