Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains intervient ponctuellement dans bien des domaines seule ou avec d'autres.
L'association participe chaque année aux journées du patrimoine et au salon du livre d'histoire de Woippy.
On détruit bien des maisons à colombage en Moselle !
Région de pierre généreuse et abondante, la Moselle n’en possède pas moins un petit patrimoine à pan de bois, qui date pour l’essentiel du XVIIIe siècle. Si cette architecture fait la beauté et la richesse de quelques régions, comme notre voisine sud-champenoise, leur rareté dans notre département ne constitue pas pour autant une protection contre les démolisseurs : une telle maison vient en effet d’être rasée, au début de l’année 2024 (!), à Romelfing (arrondissement de Sarrebourg-Château-Salins), comme nous l’apprend un article Jean-Marie Blaising, dans la revue Villages Lorrains, n°188, automne 2024, p. 4-15, à lire en ligne Blaising Maison Traxel Romelfing colombages disparition Villages_Lorrains_no_188_Les_colombages (1).pdf (consulté en mars 2025). À noter, qu’en conclusion, il met en parallèle cet événement avec les combats de RVM des années 70 (p. 13). Ce fait vient confirmer les craintes de Jean-Yves Chauvet qui publiait, dans notre revue, un article intitulé « Maisons en pan de bois en Moselle. Un patrimoine en péril », RVMPL, n°183-184, 2017, p. 51-60.
Maison 8 rue des Huiliers Metz
Au numéro 8 de la rue des Huiliers, à une encablure de l’église Saint-Martin en plein cœur de Metz, se situe un bâtiment « ancien » frappé depuis peu d’un « arrêté municipal de mise en sécurité ». Or, par l’agencement de sa façade, il n’est pas sans rappeler une grange médiévale, notamment celle du Saint-Esprit, en Chaplerue (n° 23) toute proche. Cette dernière a perdu sa façade sur rue, dans les années 50, puis son crénelage dans les années 80. Il pourrait donc s’agir d’une autre de ces granges ou d’un immeuble d’un commerce ayant besoin d’espaces de stockage importants dont Metz s’honore, mais de petite taille cette fois. Les auteurs de l’inventaire publié dans le Bulletin trimestriel de l’Association Renaissance du Vieux Metz, n° 20, juillet 1975, p. 9 avaient déjà attiré l’attention sur cette maison si particulière. Le rapprochement qui s’impose avec les autres bâtiments du même type encore existants permettrait une datation du XVe siècle. Cette information doit appeler les amoureux du patrimoine à une vigilance particulière quant à la suite qui sera donnée à cette décision administrative.
Ouverte par une grande arcature sur rue au rez-de-chaussée, sa façade est lisse. Elle est percée par des ouvertures simples sur ses trois étages, avec un encadrement en pierre de taille. Ces dernières sont groupées deux par deux, symétriquement disposées de part et d’autre de l’axe d’élévation. Un escalier latéral éclairé, par des petites fenêtres presque carrées, permettait de distribuer les différents niveaux. Au sommet, la lucarne gerbière, avec son arc fortement surbaissé se confondant à quelques centimètres près avec le mur horizontal de faîtage. Elle a peut-être été rajoutée postérieurement, par surélévation du bâtiment ou percement en son centre d’un mur-écran primitif, après retraitement de la charpente (passage d’un toit en « pointe de diamant » à une toiture à deux pans). Les débouchés des chenaux en pierre, selon un dispositif très "messin", témoignent du niveau d'origine du toit. L’aspect d’ensemble du bâtiment force la ressemblance avec la Grande du Saint-Esprit en Chaplerue.
L’ordonnancement intérieur a fortement été bousculé, comme la toiture récemment refaite. Néanmoins, certaines solives portent les traces d’un décor au pochoir (?).
Ce bâtiment est adossé, mais séparé par une petite cour, à une autre maison, classée monument historique. Datée du XVe siècle, son rdc est orné de fenêtres trilobées et comporte une chambre forte. Les ouvertures de l’attique subsistent par leurs encadrements qui apparaissent sous le crépi. Cette maison est couronnée d’un fronton triangulaire, dispositif plus courant qu’il n’y paraît, et qui remet partiellement en question la vision traditionnelle d’une maison messine à couronnement plat. Cette maison comporte surtout, sur la deuxième cour, celle qui donne sur la maison qui elle-même s’ouvre sur la rue (9, rue de la Fontaine), une façade en bois tout autant à fronton triangulaire, originellement couverte d’un enduit décoré d’un décor de rinceaux.
Reportage de France 3 Cliquez ici
Protection du patrimoine
La Fondation du Patrimoine a fait savoir en août 2022 que le bâtiment est retenu par la Mission Stéphane Bern. Voyez plus de détails ici https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/maison-berweiller-a-sierck-les-bains.
Ponctuellement
En collaboration avec le département Histoire et Patrimoine de l’Imra, l’Office de Tourisme de Courcelles-Chaussy, remise à l'honneur de Paul Tornow, architecte ayant eu une activité très importante en Lorraine à la fin du 19ème siècle, notamment à la cathédrale de Metz :
Participation aux Journées européennes du patrimoine.