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Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains
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Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains
Renaissance du Vieux Metz et desPays Lorrains

Sortie à Saint-Wendel et Tholey 16 mars 2024

 

 

 

Compte-rendu de la visite de Saint Wendel et de Tholey

 

Les deux localités visitées ont en commun Saint Wendel, un des nombreux évangélisateurs de la Sarre et du Palatinat, à l’aube du Moyen Age. Son nom fut donné à l’ancienne Basonis Villare devenu, au Xe s. - à l’époque encore possession de l’abbaye de Tholey-  Saint Wendel, où sont conservées aujourd’hui ses reliques ; il est, par ailleurs, considéré – probablement à tort- comme le premier abbé du monastère St Maurice de Tholey que nous avons visité l’après-midi.

Pour mieux profiter de la visite, le groupe fut réparti en deux, parcourant alternativement l’intérieur et l’extérieur de l’édifice cultuel. La visite permit de mieux cerner  la personnalité du saint tant sur le plan légendaire que sur le plan historique. Succédant à un édifice roman, dont nous ne savons presque rien, l’église actuelle – de style gothique-, élevée au rang de basilique par Jean XXIII en 1961, fut édifiée en trois temps et trois parties, d’abord le chœur (1360), puis le massif occidental (1400) et enfin la nef (1460) ;  ses voûtes réticulées et peintes au-dessus de la nef sont particulièrement étonnantes. Le saint patron de la cité est partout présent mais le chœur constitue le point d’orgue avec la tumba, tombeau symbolique (vide), daté de 1500 et recouvert d’un ensemble sculpté (contemporain) représentant St Wendel et ses moutons. Le maître-autel retrace des épisodes de sa vie (le saint berger, le saint priant, le saint consacré abbé de Tholey et le saint sur son lit de mort). Une œuvre contemporaine datée de 1896. Enfin, derrière l’autel, la tombe haute (1360), renfermant les reliques dans un coffre que l’on sort par une grille située  à mi-hauteur du maître-autel. Les pèlerins passent encore sous cette tombe en la touchant afin d’obtenir les bonnes grâces du saint.

 La nef porte l’empreinte de Nicolas de Cues, plus connu sous le nom de Cusanus (16e s.), qui fut secrétaire de l’archevêque de Trèves,  curé de St Wendel puis cardinal ; il offrit la chaire à la paroisse – on peut y voir son chapeau de cardinal et le cancer, traduction imagée de son nom de famille- et inspira les représentations peintes des voûtes. Bien d’autres trésors ont été vus, notamment la déposition du Christ, œuvre de 1480, ou encore le bas-relief de Saint Martin. L’extérieur de la basilique présente quelques rappels historiques : un boulet de Franz. v. Sickingen – auteur du siège de 1522-  fiché dans le mur, l’inscription rappelant la peste de1673, le porche sud dit « la cuisine Balterweiler » ou encore la tour de l’Oie (de St Martin).

 

Avant le déjeuner, libre cours fut donné aux participants de déambuler entre les chalets du marché de Pâques, qui en étonna plus un, par l’originalité des productions artisanales.

 

 

Le déjeuner qui suivit ravit tout le monde par le cadre (ancien moulin – Felsenmuehle), par le service (nous étions 55 personnes !), par la qualité et l’abondance des plats. Pas facile d’accélérer le mouvement pour remplir, dans les temps, le programme de l’après-midi, consacré à  Tholey, distant de 15 km environ. 

 

Première étape au Schaumberg, dominant la vallée du haut de ses 570 m et portant les traces d’une longue histoire commencée sous les Romains (sanctuaire puis castellum) avant de devenir le siège du bailliage de Schaumberg (château-fort) propriété des Bliescastel (12e- 13e s.), puis des ducs de Loraine (depuis la fin du 13e s.) et enfin du roi de France (1766). Mais c’est la tour surmontant cette montagne, emblème de la Sarre, qui a retenu notre attention ; les trois constructions qui s’y sont succédées traduisent l’évolution des rapports de l’Allemagne avec le temps ; d’abord tour de guet dédié à Guillaume II mais jamais achevée pour cause de guerre, ensuite, mémorial pour les victimes allemandes du premier conflit mondial (1930) et enfin tour de la réconciliation franco-allemande (1976) dont l’inauguration fut marquée par une messe célébrée conjointement par l’abbé de Tholey, l’évêque de Trèves et l’évêque de Verdun.

Nous terminâmes la journée à  Tholey même où répartis en deux groupes, nous visitâmes alternativement l’église et son quartier (grille d’entrée du monastère, jardins baroques, voie romaine et musée Theulegium). Donation du diacre Adalgisel-Grimo à son évêque Paul (de Verdun) en 634, l’ensemble constitue, pour certains historiens, le plus ancien monastère sur le sol allemand. Dédié originellement à St Pierre et St Maurice, il subit plusieurs transformations architecturales (3 églises ont précédé l’église actuelle qui remonte à la fin du 13e s.), mais surtout des destructions suite aux passages de troupes étrangères (impériales, bourguignonnes, suédoises, croates, françaises ….). Les 13e et 18e s. constituent les deux temps forts des reconstructions. Fermé à la révolution, le monastère fut rouvert en 1949 et « repeuplé » en 1950 (il y a actuellement 12 moines), grâce à l’action de l’abbé de St Mathias de Trèves, Petrus Borne. L’intérieur très dépouillé vaut surtout pour la qualité des vitraux de l’artiste afghane Mhabuba Maqsoodi et du célèbre peintre allemand, Gerhardt Richter (chœur). Nous n’oublierons pas également les deux stèles funéraires de Gerhardt v.Hasselt (restaurateur de l’abbaye à la fin du XVe s.) et de l’archevêque de Trèves Cuno (assassiné en 1066 par le maire de Trèves sur ordre du clergé),  participants, à 4 siècles d’intervalle, à deux temps forts de l’histoire de l’abbaye.

 

Le musée nous fut ouvert à titre exceptionnel car fermé ordinairement le samedi. Une sélection d’oeuvres permit de replonger dans l’histoire plus que millénaire du monastère, notamment les maquettes de la première église du diacre et de l’abbaye en 1740 et une reconstitution d’une tombe à char (dite du prince de Fuchshübel).

Sur le chemin du retour nous remerciâmes notre chauffeure, Joëlle, toujours disponible et prête à nous faciliter les déplacements.

 

Gérard Colotte